Somewhere in Reunion Island
mardi 2 juin 2015
The Campus Crusaders - NYTimes.com
The Campus Crusaders
Every generation has an opportunity to change the world. Right now, college campuses around the country are home to a moral movement that seeks to reverse centuries of historic wrongs.
This movement is led by students forced to live with the legacy of sexism, with the threat, and sometimes the experience, of sexual assault. It is led by students whose lives have been marred by racism and bigotry. It is led by people who want to secure equal rights for gays, lesbians and other historically marginalized groups.
These students are driven by noble impulses to do justice and identify oppression. They want to not only crack down on exploitation and discrimination, but also eradicate the cultural environment that tolerates these things. They want to police social norms so that hurtful comments are no longer tolerated and so that real bigotry is given no tacit support. Of course, at some level, they are right. Callous statements in the mainstream can lead to hostile behavior on the edge. That’s why we don’t tolerate Holocaust denial.
But when you witness how this movement is actually being felt on campus, you can’t help noticing that it sometimes slides into a form of zealotry. If you read the website of the group FIRE, which defends free speech on campus, if you read Kirsten Powers’s book, “The Silencing,” if you read Judith Shulevitz’s essay “In College and Hiding From Scary Ideas” that was published in The Times in Sunday Review on March 22, you come across tales of professors whose lives are ruined because they made innocent remarks; you see speech codes that inhibit free expression; you see reputations unfairly scarred by charges of racism and sexism.
The problem is that the campus activists have moral fervor, but don’t always have settled philosophies to restrain the fervor of their emotions. Settled philosophies are meant to (but obviously don’t always) instill a limiting sense of humility, a deference to the complexity and multifaceted nature of reality. But many of today’s activists are forced to rely on a relatively simple social theory.
According to this theory, the dividing lines between good and evil are starkly clear. The essential conflict is between the traumatized purity of the victim and the verbal violence of the oppressor.
According to this theory, the ultimate source of authority is not some hard-to-understand truth. It is everybody’s personal feelings. A crime occurs when someone feels a hurt triggered, or when someone feels disagreed with or “unsafe.” In the Shulevitz piece, a Brown student retreats from a campus debate to a safe room because she “was feeling bombarded by a lot of viewpoints that really go against” her dearly and closely held beliefs.
Today’s campus activists are not only going after actual acts of discrimination — which is admirable. They are also going after incorrect thought — impiety and blasphemy. They are going after people for simply failing to show sufficient deference to and respect for the etiquette they hold dear. They sometimes conflate ideas with actions and regard controversial ideas as forms of violence.
Some of their targets have been deliberately impious. Laura Kipnis is a feminist film professor at Northwestern University who wrote a provocative piece on sexual mores on campus that was published in February. She was hit with two Title IX charges on the grounds, without evidence, that her words might have a “chilling effect” on those who might need to report sexual assaults.
Other targets of this crusade had no idea what they were getting into. A student at George Washington wrote an essay on the pre-Nazi history of the swastika. A professor at Brandeis mentioned a historic slur against Hispanics in order to criticize it. The scholar Wendy Kaminer mentioned the N-word at a Smith College alumni event in a clearly nonracist discussion of euphemism and free speech.
All of these people were targeted for purging merely for bringing unacceptable words into the public square. As Powers describes it in “The Silencing,” Kaminer was accused of racial violence and hate speech. The university president was pilloried for tolerating an environment that had been made “hostile” and “unsafe.”
We’re now in a position in which the students and the professors and peers they target are talking past each other. The students feeling others don’t understand the trauma they’ve survived; the professors feeling as though they are victims in a modern Salem witch trial. Everybody walks on egg shells.
There will always be moral fervor on campus. Right now that moral fervor is structured by those who seek the innocent purity of the vulnerable victim. Another and more mature moral fervor would be structured by the classic ideal of the worldly philosopher, by the desire to confront not hide from what you fear, but to engage the complexity of the world, and to know that sometimes the way to wisdom involves hurt feelings, tolerating difference and facing hard truths.
The Campus Crusaders - NYTimes.com
vendredi 8 mai 2015
Le point de vue d’OVH.com sur la loi renseignement
Le point de vue d’OVH.com sur la loi renseignement
Hier mardi 5 mai, les députés ont voté l’adoption de la loi renseignement par 438 voix pour et 86 contre. En attendant la suite du processus législatif, Octave Klaba, fondateur et Chairman d’OVH, revient en détail sur les conséquences réelles de cette loi, pour les hébergeurs, les FAI et leurs clients.
OVH a menacé de s’exiler hors de France, si la loi renseignement était adoptée. La loi vient d’être votée par l’Assemblée nationale. Qu’allez-vous faire maintenant ?
Je souhaite d’abord m’exprimer sur la loi elle-même. Cette loi n’est pas bonne pour notre pays. Pourquoi ?
Parce qu’elle va changer nos comportements, notre manière de vivre au quotidien, notamment lorsqu’on utilise les téléphones et l’Internet. Nous allons avoir le sentiment d’être sur écoute constamment et cela va créer une psychose dans la population. Manuel Valls le Premier ministre disait « Nous sommes en guerre », et effectivement avec la loi renseignement, le stress vient d’être transmis à l’ensemble du pays. En bref, si le gouvernement voulait que la population se sente menacée, c’est réussi. Très rapidement et automatiquement, nous allons intégrer les mécanismes de l’autocensure.
Je pense qu’au contraire, le rôle du gouvernement est de gérer le pays et ses problématiques sans que cela ait un impact sur la population, sans provoquer un changement de nos comportements, sans modifier les habitudes, sans modifier nos libertés acquises ou notre manière de vivre au quotidien. Le gouvernement a décidé de nous lier tous à cet état d’urgence terroriste. C’est un fait. C’est un choix. Personne ne peut plus dire « moi dans mon village je me moque du terrorisme ».
63 % des Français pensent pourtant que cette loi n’est pas dérangeante parce qu’être écouté n’est pas grave quand on n’a rien à se reprocher. Quelles réflexions cela vous inspire-t-il ?
Nous vivons en démocratie. Le plus grand nombre décide pour le pays, les lois sont votées de manière démocratique par des personnes qui ont été élues et auxquelles nous avons décidé de donner le pouvoir. C’est dans ce type de système que nous avons choisi de vivre, il faut le respecter. Ceux qui ne sont pas contents, ceux qui veulent changer le système peuvent s’engager, créer de nouveaux partis politiques, participer à la vie publique et faire en sorte que ce genre de loi ne passe pas. C’est comme ça. Voilà.
Quelles sont les conséquences de cette loi pour les hébergeurs et les datacentres en France ?
OVH avec d’autres hébergeurs (AFHADS, Gandi, IDS, Ikoula, Lomaco, Online) ont alerté le gouvernement que si la loi renseignement passait telle quelle, elle serait extrêmement néfaste pour l’activité économique des datacentres en France. En effet, nous avons des clients qui ne sont pas uniquement français. Aussi notre activité se base sur la confiance que nos clients nous accordent en hébergeant leurs données dans nos datacentres.
Nous avons été invités par le gouvernement à discuter de la loi pendant deux jours. La première journée, il nous a été dit que les intérêts économiques ne primaient pas sur les problématiques antiterroristes. Le gouvernement ne voulait rien changer du tout.
Les choses ont évolué le lendemain et nous avons pu rédiger l’amendement pour l’activité d’hébergement. C’est a minima, c’est-à-dire que la loi n’allait pas être retirée et nous n’avons pas pu y inclure tout ce que nous voulions.
Mais la modification de la loi que nous avons obtenue nous permet aujourd’hui de dire que la loi est compatible avec les datacentres et l’activité d’hébergement.
Pourquoi la loi n’affecte-elle plus votre activité d’hébergeur en France ?
Habituellement c’est le juge qui demande de faire les écoutes. Il envoie une réquisition sur une cible précise et dans le cadre d’une enquête judiciaire. La loi renseignement permet d’effectuer les écoutes hors cadre juridique. Pour l’activité d’hébergeur, nous avons pu encadrer les conditions d’application de cette loi et réduire son champ d’action.
1) La loi s’applique uniquement dans le cadre de la lutte antiterroriste. Elle ne peut pas être appliquée pour d’autres cas, par exemple l’activisme politique. Uniquement pour les problématiques liées au terrorisme.
2) Les demandes doivent être ciblées et précises, comme dans le cadre d’une enquête judiciaire classique. On ne parle donc plus de boîtes noires installées au cœur des datacentres pour écouter toutes les communications, mais on parle d’une demande ciblée et limitée. Par exemple, on doit nous préciser l’IP ou l’e-mail qui doit être écouté. L’écoute est limitée dans le temps à 4 mois, renouvelables.
3) La demande ne peut porter que sur les métadonnées c’est à dire qui communique avec qui. Et donc la demande ne peut pas porter sur le contenu des communications elles-mêmes. Si la demande concerne une IP, les métadonnées consistent en une liste des IP qui se sont connectées sur l’IP écoutée. Si la demande est une boîte d’e-mail, les métadonnées sont une liste des adresses e-mails qui ont communiqué avec la boîte e-mail écoutée.
4) Comme dans le cadre d’une enquête judiciaire, la récupération des métadonnées doit être assurée par l’hébergeur lui-même. Il n’y a donc ni intervention d’une personne extérieure ni installation de boîtes noires au sein de datacentres.
5) L’exécution de la demande ne relève plus du cadre de l’urgence, c’est-à-dire qu’elle doit passer par une commission de contrôle qui doit donner son avis au préalable. Cela veut dire aussi que l’ensemble des documents partagés, les métadonnées, suivent des procédures strictes : tout est écrit et archivé, avec une traçabilité. L’ensemble de ces documents relève du secret Défense.
Donc, il n’y a pas de boîtes noires chez les hébergeurs ?
Non, chez les hébergeurs, il n’y a pas de boîtes noires. Précisons : lorsqu’on parle de boîtes noires, on parle d’écoute massive, permanente et totale. Ce n’est pas du tout le cas pour les hébergeurs.
Nous estimons que l’amendement que nous avons demandé ne règle pas l’ensemble des problèmes. Mais le champ d’application a été bien réduit.
Qu’en est-il pour les fournisseurs d’accès à Internet (FAI) ?
En plus d’être un hébergeur, OVH est aussi un fournisseur d’accès. Les deux activités utilisent deux réseaux séparés et isolés. Pour notre activité de fournisseur d’accès, nous sommes effectivement soumis à l’ensemble de la loi. C’est-à-dire qu’en tant que FAI, on pourra nous demander d’installer des boîtes noires sur notre réseau de FAI. La loi va, en effet, permettre de capter l’ensemble des échanges que la population effectue via les téléphones mobiles et Internet vers l’extérieur : vers les hébergeurs, vers Google, vers Facebook, vers tout.
Le FAI OVH a-t-il des boîtes noires ?
Non, nous n’en avons pas. Pas en tant qu’hébergeur, pas non plus en tant que FAI.
Par contre, techniquement parlant, lorsqu’on crée un réseau Internet, ce réseau passe par des NRA, par des bâtiments, par des villes et il est interconnecté à d’autres réseaux. Parfois, on utilise les réseaux tiers pour connecter nos équipements. Il est possible par exemple d’installer un coupleur sur une fibre optique et de copier, sans être vu, l’ensemble des informations qui passent par cette fibre. Techniquement parlant, on peut donc installer une boîte noire, en secret et à l’insu des fournisseurs d’accès.
Pour se prémunir il faut chiffrer les informations qui circulent entre les équipements avec par exemple la technologie MACsec. Ainsi, même si quelqu’un installe une boîte noire en secret, il ne pourra pas voir le contenu des échanges.
Il faut savoir aussi que, dans le cadre de la loi renseignement, si jamais les communications sont chiffrées par le gestionnaire du réseau, celui-ci pourra être obligé de fournir les clés de chiffrement aux équipes du Renseignement. En d’autres termes, le chiffrement permet d’éviter uniquement l’écoute passive à l’insu des FAI.
Le réseau FAI d’OVH est-il chiffré ?
Oui, mais pas en totalité. Aujourd’hui nous chiffrons une partie du réseau et progressivement nous allons installer le chiffrement sur l’ensemble de notre réseau, entre tous les routeurs et les switches pour éviter l’écoute passive à notre insu.
Finalement, que conseillez-vous à vos clients ?
D’abord, pour nos clients hébergement français et étrangers, il n’y a pas de changements, sauf si le client a une activité terroriste. En dehors de ce cas de figure, l’hébergement en France n’est pas impacté par la loi renseignement et tout continue comme avant.
Héberger les serveurs en dehors de la France n’évitera pas les écoutes chez les FAI français. Les visiteurs français de sites web passeront obligatoirement par ces FAI qui eux sont soumis à la loi renseignement. On peut bien sûr utiliser un VPN pour administrer son serveur mais on ne peut pas obliger 100% des visiteurs de sites web à utiliser un VPN juste pour consulter un site web.
C’est pourquoi OVH ne va pas arrêter ou réduire l’activité de ses datacentres en France. Nous allons poursuivre nos investissements prévus. Ceci dit, OVH a également un plan d’investissements pour la création de datacentres hors de France dans les 12 mois à venir : 3 nouveaux datacentres en Europe et 3 en dehors de l’Europe. L’annonce des pays et des lieux précis sera faite à l’OVH Summit.
Pour notre activité de FAI, nous travaillons sur notre box qui cache quelques bonnes surprises … je vous invite à suivre les annonces du Summit le 24 septembre prochain.
jeudi 12 mars 2015
Deux sociologues piègent une revue pour dénoncer la « junk science »
L’arme du crime est une revue, la scène, Internet. Dans le premier numéro de l’année de la revue de sociologie Sociétés, Manuel Quinon et Arnaud Saint-Martin publient, sous le pseudonyme Jean-Pierre Tremblay, un article consacré à l’Autolib’, le service parisien de voitures en libre-service. Ce texte, fondé sur « une enquête de terrain approfondie, elle-même couplée à une phénoménologie herméneutique consistante », entend montrer que la voiture de Bolloré est « un indicateur privilégié d’une dynamique macrosociale sous-jacente : soit le passage d’une épistémê “moderne” à une épistémê “postmoderne” ». La formulation est savante. Il n’empêche : l’article est un faux grossier. Un canular.
Lire aussi : L’Autolib’, révélatrice de la sociologie postmoderne
C’est aussi une bombe atomique lâchée sur un bout de territoire de la sociologie. Dans un texte posté sur Internet le 7 mars, après que Sociétés est sortie, les deux farceurs vendent la mèche. Leur but est de « secouer la sociologie de sa torpeur », en démontant de l’intérieur « la fumisterie de ce que nous appellerons le “maffesolisme”….
En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/education/article/2015/03/10/la-revue-societes-piegee-par-deux-sociologues_4590914_1473685.html#GBe4g81pEE5DMR3V.99